Séance d’Ouverture

Le lundi 29 octobre, après que dans l’après-midi chacun ait réglé son écot et identifié ses pénates, qui dans un hôtel voisin, qui dans un dortoir du Lycée, tout le monde se retrouve dans la salle de conférences pour la séance d’ouverture. Raphaël HERVÉ, Président de la Société Mycologique du Poitou et organisateur en chef, souhaite la bienvenue à chacun, français ou étranger.

Il présente les excuses de M. Jean-Pierre JARRY, Vice-Président du Conseil Général de la Vienne, retenu ce soir mais qui doit nous recevoir mercredi.

Puis il évoque la mémoire de son prédécesseur, le Docteur DE IZARRA, disparu l’avant veille de cette session, et qui dirigea la SMP pendant plus de 20 ans. « Il aurait aimé être là » a-t-il ajouté.

Il propose ensuite à l’assemblée que le Président de cette session soit Jean-Louis SURAULT.

Cette proposition étant accueillie à l’unanimité, celui-ci est élu et propose le Bureau de la session suivant :

Secrétaire : Jean PROVOST,

Trésorier : Daniel BOURDIER,

Responsable scientifique : Paul LEROY,

Secrétaires scientifiques : Jean-Paul CHANDOUINEAU, René CHALANGE, Christian LECHAT, Patrick GATIGNOL.

Le Bureau de la session est adopté. Le Président donne alors la parole à Mme Marie LEGRAND, Vice-Présidente de la Région Poitou-Charentes, qui souligne l’importance que la Région accorde à la nature, et, profitant de la présence des coorganisateurs de la SMMA, évoque la « Sylve d’Argenson » s’étirant sur 3 départements.

Monsieur Daniel LHOMOND, adjoint au Maire de Poitiers, prend ensuite la parole. Il insiste sur la responsabilité d’une agglomération de 100 000 habitants dans le domaine de l’environnement et du maintien d’une nature « vivable ».

Régis COURTECUISSE, Président de la Société Mycologique de France, termine en évoquant les divers chantiers en cours à la SMF, et les responsabilités que la SMF doit assumer aussi bien au plan national qu’international.

Discours d’ouverture

Régis Courtecuisse


Président de la Société Mycologique de France

Chers amis, chers collègues,

C’est la seconde fois que j’ai l’honneur d’ouvrir une session de la Société mycologique de France en tant que président. Après Herbeumont l’an dernier, où nous avons passé une très belle semaine chez nos amis belges, je suis heureux d’être aux côtés des mycologues de la Société mycologique du Poitou et de la Société mycologique du massif d’Argenson, sociétés co-organisatrices, en présence des autorités territoriales, et de vous retrouver à Poitiers pour une nouvelle semaine d’études et d’échanges. Je suis fier aussi que la dimension internationale de nos congrès atteigne cette année l’échelle intercontinentale puisque des mycologues américains se joignent à nous. Que tous nos collègues étrangers soient les bienvenus. Je ne doute pas que la qualité de l’organisation favorise à la fois les échanges scientifiques et les aspects relationnels de cette session, comme c’est le cas des autres sessions SMF.

Quant à la poussée fongique, les organisateurs ne sauraient être tenus pour responsables d’une éventuelle faiblesse, qui reste d’ailleurs à démontrer. Si les conditions climatiques de l’année 2007 n’en feront sans doute pas une année inoubliable dans la plupart des régions françaises, il est certain que le stress des organisateurs de manifestations mycologiques est toujours supérieur aux réels problèmes liés à une poussée réduite. En effet, le nombre de récolteurs compense souvent la rareté relative des sporophores et la nécessité de « gratter » un peu plus en profondeur les stations visitées lorsque la fonge se fait rare entraîne le plus souvent la découverte de taxons peu fréquents ou appartenant à des groupes systématiques négligés lorsque les espèces les plus visibles abondent.

Je souhaite donc, pour cette ouverture de la session 2007, vous communiquer mon optimiste quant aux listes qui en seront issues.

Mon rôle est, par ailleurs, de rappeler quelques principes fondamentaux pour assurer de bons résultats à ce congrès

Le premier message important concerne l’inventaire des champignons des départements que nous allons visiter, et au-delà l’inventaire mycologique national en cours. Chaque déterminateur doit se sentir investi d’une mission de transmission de l’information. Je fais donc un appel explicite pour que tout ce qui sera déterminé avec un minimum de certitude soit transmis et entre dans la base d’information qui sera un des fruits de ce congrès. Les secrétaires scientifiques de la session sont là pour recueillir vos listes et vos contributions. Il est également souhaitable que le matériel correspondant à des récoltes nouvelles pour les territoires concernés puissent être conservées en herbier, éventuellement partagé entre celui du découvreur et un herbier institutionnel et signalé en tant que tel en parallèle des listes d’inventaire.

Le second message concerne les conséquences scientifiques du congrès. Depuis quelques temps, je remarque que des articles traitant d’espèces récoltées et déterminées à l’occasion de nos sessions SMF, sont publiés dans des revues régionales diverses. Il me semblerait largement préférable de privilégier les colonnes du Bulletin de la SMF, lorsque l’on envisage de publier une ou plusieurs trouvailles intéressantes ou rares, effectuées lors d’une session SMF. Je considère cela comme de la pure logique, voire même comme le témoignage d’un certain sens moral. Par ailleurs, proposer des articles, même assez brefs, traitant de récoltes faites lors de nos sessions annuelles, rendrait service à la société en étoffant quantitativement les textes soumis, qui sont parfois en nombre un peu insuffisant.

Outre ces deux points de fonctionnement, concernant le pendant et l’après du congrès, je voudrais rappeler que le conseil d’administration de la SMF poursuit le travail destiné à relancer la dynamique associative autour de notre société nationale. Entre autres choses, je signalerai très brièvement (car ce n’est pas l’objet principal de cette introduction à une semaine de travail)

1 – l’augmentation du nombre de sorties conjointes entre SMF et sociétés provinciales,

2 – la proposition d’une liste de conférences effectuées par différents intervenants, au titre de la SMF, auprès des sociétés provinciales intéressées,

3 – l’enrichissement du site Internet de la société,

4 – l’organisation prochaine (à partir de 2009) d’un cycle de cours sur la systématique du règne fongique (en 2010, il s’agira d’un thème centré sur la protection et la gestion de l’environnement en relation avec la mycologie),

5 – l’ouverture d’une ligne éditoriale, dont les premiers volumes concerneront le dossier Aulnaies (qui a été traité sous l’égide de la SMF), et d’autres travaux monographiques sur certains habitats particuliers, etc.

Des prestations de service, des contrats avec des commanditaires divers ou des gestionnaires de milieux naturels permettent également de faire connaître davantage notre société dans les milieux concernés, ce dernier point ayant, par ailleurs, des retombées financières positives.

Car, vous vous en souvenez probablement, le point crucial à résoudre reste la remise à niveau du nombre de nos adhérents. J’insiste à nouveau sur le rôle que chacun peut jouer en s’efforçant d’enrayer la diminution de ce nombre ou, mieux, en participant activement au recrutement de nouveaux membres partout en France.

Enfin, le potentiel humain de la société n’est pas encore suffisamment mis en œuvre à la SMF et si certains des membres sont susceptibles de s’investir dans différentes tâches, je les invite vivement à se faire connaître. A titre d’exemple, intégrer le groupe travaillant à la publication du bulletin, ou celui qui gère le site Internet de la SMF, entre autres, pourraient rendre des services très importants.

Voilà donc, au-delà des facettes purement mycologiques qui vont forcément nous occuper largement cette semaine, des perspectives de discussions ouvertes, pour ceux d’entre vous qui souhaiteraient aussi participer à l’efficacité et au rayonnement de la mycologie nationale, au travers de sa vitrine naturelle qu’est la SMF.

À tous, un excellent congrès.

Discours de clôture

Par Jean-Louis SURAULT, président de la session

Ô vous

Les accros du micro
Les éminceurs de lamelles
Les pilleurs de périthèces
Les videurs d’asques
Les raboteurs de cuticules
Les masseurs de spores (en masse)
Les écraseurs de trames

Je vais essayer de tirer un bref bilan de la session qui s’achève.

Parlons d’abord du bilan humain

J’ai été vraiment estomaqué par la ponctualité de tous. Voir les cars remplis 5 minutes avant le départ, je n’avais jamais vu ça !

La gentillesse de la quasi-totalité des participants nous a aussi agréablement surpris, ainsi que leur patience quand une anicroche retardait les choses. Personne n’a râlé contre les allées et venues entre cour et jardin pour attraper les cars, ou contre les tours et détours des mêmes cars.

Cette ambiance détendue a permis des contacts fructueux entre personnes qui se connaissaient déjà, mais aussi et surtout favorisé l’intégration des « primosessionnaires ». En particulier les plus jeunes, un peu intimidés au début, se sont rapidement mis dans le bain.

Le repas de gala s’est ainsi déroulé dans un esprit convivial et une franche gaîté grâce à un excellent animateur patoisant.

Passons ensuite au bilan mycologique.

Je regrette que notre ami Paul PIROT ne soit plus là pour rectifier les erreurs que je vais faire en maniant le latin de cuisine et le grec de snack.

Les organisateurs auraient souhaité satisfaire à la fois les cortinariologues, les russulophiles, les lépioticides et les tutti quanti. Mais face au désert mycologique annoncé, ils avaient envisagé une opération de sauvetage avec l’aide des pyrénomanes (et woman) présents. J’ai nommé Paul LEROY, Françoise CANDOUSSEAU et Christian LECHAT, trois des meilleurs spécialistes français. Heureusement les poussées, quoique modestes, étaient suffisantes dès le premier jour pour satisfaire les mycophiles et les mycologues.

L’exposition a présenté environ 350 espèces. Le nombre d’espèces identifiées sera certainement supérieur. Quelques raretés ont été trouvées : Resupinatus striatulus, Lyophyllum gibberosum, Leucopaxillus malenconii chez les basidiomycètes, Dermea cerasi et son anamorphe Foveostroma rosea, Parascutellinia carneosanguinea chez les ascomycètes. Et ces quelques exemples ne sont pas limitatifs, loin de là !

Je regrette cependant que le lien entre les mycologues avec micro et les mycologues et mycophiles sans micro n’ait pas été plus étroit. C’était pourtant un de mes buts personnels, mais je m’y suis mal pris. Je crois qu’il faut y réfléchir pour les futures sessions, à commencer par l’équipe de Michel JAVAYON pour « DOURDAN 2008 », et à suivre « POITIERS 2111 » dans 104 ans !

Je terminerai par un proverbe inspiré de Pierre DAC : « Une session de plus de faite, ça fait toujours une session de moins à faire. ». Sa profondeur vertigineuse, quoique pessimiste, ne vous échappera pas.

Je déclare solennellement n’avoir plus rien à déclarer, et je déclare close la cent nième session de la Société Mycologique de France.

Adieux déchirants

Photo Michel Hairaud